Série – Fellow Travelers

Série Terminée – 1 Saison

J’ai mis du temps avant de venir parler de la série parce que le final m’a foutue en PLS je l’avoue.
J’ai pris la série dans la face de A à Z, il faut dire que les sujets sont très bien exploités et intenses. J’avoue n’avoir entendu parler de ces périodes là que vaguement, m’intéressant peu à l’histoire des Etats-Unis mais je ne m’attendais pas à une telle violence à ce sujet.
Cette chasse aux sorcières autour des gays est absolument infame et je trouve que les images le mettent en avant de façon brute et incroyablement bien documentées. La photographie est plutôt classique et l’immersion dans ce quotidien et leur intimité s’en trouve décuplée.

Fellow Travelers suit cette histoire d’amour sur plusieurs décennies, amenant avec elles ses problèmes avec un intéressement et une profondeur toujours présente. D’y ajoute également l’évolution du traitement des personnes noires, le maccarthysme, la guerre,… et le SIDA.

Synopsis :

Le charismatique Hawkins Fuller mène une carrière politique et évite les relations sentimentales, jusqu’à ce qu’il rencontre Tim Laughlin, un jeune homme débordant d’idéalisme. Ils entament une romance au moment où Joseph McCarthy et Roy Cohn déclarent la guerre aux « subversifs et aux déviants sexuels », initiant ainsi l’une des périodes les plus sombres de l’histoire américaine du XXe siècle. Au cours de quatre décennies, Hawk et Tim se croisent à travers les manifestations contre la guerre du Vietnam des années 1960, l’hédonisme disco alimenté par la drogue des années 1970 et la crise du sida des années 1980. 

D’après le livre éponyme de Thomas Mallon.

La série ainsi que ses acteurs ont été nommés à plusieurs reprises et le sont encore pour différentes récompenses. Quand on voit le produit fini et leurs prestations on ne peut qu’être d’accord.
J’ai toujours aimé Matt Bomer dans ses différents projets et il montre ici l’étendu de son talent. Mais celui-ci qui m’a le plus épaté est Jonathan Bailey. Je n’arrive pas à croire qu’il a réussi à suivre 3 tournages en même temps en incarnant des personnages aussi différents ! (Timothy, Anthony Bridgerton & Fiyero). Il mérite amplement ses récompenses et la sincérité de son jeu m’a touché.

On ne peut nier l’alchimie qui existe entre ces deux acteurs. On y ressent la tension, le danger et les scènes d’intimité sont incroyablement bien chorégraphiées et toutes avec énormément de sens. Le fait qu’ils soient tous les deux gays dans la vraie vie fait sens aussi et apporte une vraie volonté de transmission. C’est aussi leurs histoire qu’ils racontent ici.
Le personnage de Tim m’aura le plus impressionnée car nous suivons son évolution et les épreuves qu’il a du affronter au long de sa vie. Malgré tout, il croit en ses convictions et va jusqu’au bout de ses combats, peu importe le prix.

La série a 8 épisodes d’environ 50 minutes et c’est très bien rythmé. Un peu de flou au changement de décennies mais on se plie volontiers au changement. Le style hybride entre romance et thriller fait sensation et nous emporte.
Les épisodes sont disponibles chez nous sur Canal+ et j’avoue ne pas m’avoir ennuyé une seule seconde. Même si le côté politique et toutes ses tactiques sont bien loin de m’intéresser, j’ai été captivée par ce jeu de faux semblants, de peur constante et de la naissance de cette histoire d’amour au goût d’interdit.
Si les sujets choquent, on se rend compte que ces époques ne sont pas si éloignées de la nôtre…

Si notre duo central attire toutes les lumières, la série s’offre un casting de premier choix et j’avoue y avoir découvert de sacrés talents au passage comme Jelani Alladin & Noah J. Ricketts, apportant la lumière sur le journalisme, les personnes noires et les drag queens.
Les sujets sont complexes et je remercie amplement toutes les personnes ayant participé au projet d’avoir mis ces sujets en avant, un travail de mémoire, pour ne pas oublier…

« Fellow Travelers“ nous rappelle que les personnes LGBTQ+ ont toujours existé, le plus souvent dans l’ombre”
Jonathan Bailey