Série – The Man in the High Castle
Produite par Ridley Scott / Frank Spotnitz / Eric Overmyer
Série Terminée – 4 Saisons
sur Amazon Prime
Je l’avoue, j’ai surtout commencé pour Rufus Sewell que j’avais adoré dans beaucoup de projets historiques mais surtout dernièrement dans Victoria, en Lord Melbourne.
J’ai été surprise dans le bon sens, car ce n’est pas un type de série que j’ai l’habitude de regarder.
Ici particularité, nous sommes dans une série uchronique/dystopique.
En 1947, et contrairement à notre histoire, les Etats-Unis ont capitulé face au Japon et à l’Allemagne. L’immense pays se retrouve donc séparer entre les deux gagnants, avec une zone neutre au centre. Les Allemands ont la côte Est avec New-York comme capitale, et l’Ouest revient aux Japonais avec San Francisco comme vous pouvez le voir sur cette petite carte ci-dessous.
Nous arrivons en 1962. Hitler est très malade et les relations entre les deux partis sont tendues. Surtout qu’un film circule « the Grasshopper lies Heavy » de façon illégale, qui est hautement recherché par les autorités, les résistants, et un certain « Man in the High Castle »… On sait juste que le film montre une Amérique libre après une guerre remportée… comme dans notre réalité et qu’il n’en existerait pas qu’un…
Le climat est tendu, bouillant, et c’est à savoir qui va récupérer ce film en premier.
Pour l’instant, il y a 3 saisons disponibles, mais une 4ème est en cours de production par Amazon, que sera par ailleurs la dernière.
Revenons à notre histoire.
Nous suivons l’histoire de Juliana Crain (Alexa Davalos), jeune femme au chômage, qui vit avec Frank (Rupert Evans) dans un petit appartement. Toute le drama se déclenche après une visite de Trudy (Conor Leslie), sa soeur, qui lui confie une bobine de film avant d’être tuée par les Kempeitai. Pour comprendre tout ceci, elle décide de faire des recherches qui vont la mener très loin… qui vont même la mener à devoir infiltrer les deux partis pour comprendre le pourquoi du comment.
Pour ma part, j’ai beaucoup aimé cette série qui nous plonge dans cette réalité parallèle assez perturbante qui aurait pu nous arriver au final…
Les décors ici sont minutieux, précis, et on est de suite plongés dans l’Amérique Nazie, qui fait assez froid dans le dos il faut bien l’avouer. Le soin apportés aux détails ne font que souligner cette angoisse…
Le casting est tout simplement fabuleux. Rufus Sewell en Obergrüppenfurher John Smith est épatant, avec une dualité intéressante au vu de son rôle. Ou pour ma part une incroyable découverte avec Cary Hiroyuki-Tagawa qui il incarne le Ministre du Commerce Tagomi, doté d’une grande sensibilité, coincé dans un univers qui ne lui convient pas.
On appréciera le rythme lent de l’histoire qui permet à l’intrigue de bien s’installer, de connaître le quotidien des personnages qui est important ici car différent de la nôtre, et surtout va permettre d’intégrer plusieurs histoires en parallèle. Car nous avons ici un bon nombre de personnages intéressants, qui ne vivent pas au même endroit, et beaucoup se déplacent, donc il faut pouvoir suivre leurs aventures tranquillement sans s’embrouiller. Surtout qu’on voit TOUS les côtés. Nazis comme Japonais, comme Résistance.
J’ai aimé tous ces jeux de faux semblants pour avancer à tout prix dans les quêtes que les personnages se sont fixées. J’en suis venue à apprécier des personnages au début… que j’ai fini par détester, et inversement. Les liens entre eux se font et se défont avec une facilité déconcertante. Nous avons ici des analyses humaines multiples en vue des action que doivent prendre les personnages pour survivre…
Les actions s’enchaînent avec une fluidité remarquable et j’ai été pas mal surprise des virages et rebondissements qu’on pu prendre l’histoire.
Le récit tient très vite en haleine, et on suit avec plaisir l’avancée de nos héros dans ce monde ô combien tumultueux.
Un coup de coeur particulier pour le personnage de Juliana, car il est vraiment très central, il fait le lien avec beaucoup de personnages et d’autres petites histoires qu’on découvre au fur et à mesure. Ses actions ont des répercussions pour tous, et c’est vraiment un pivot du récit. Comme il est dit dans la série « Les gens changent à son contact ». C’est une femme douce, qui se découvre forte et volontaire, j’aime son caractère déterminé !
J’ai vraiment hâte de découvrir la saison finale, car la fin de la saison 3 nous a laissé avec plus que de questions qu’il n’en faut, et j’espère qu’elle sera à la hauteur de nos attentes ! 🙂
La saison 4 – dernière saison !
Attention aux spoilers !
Cette dernière saison était pleine de bonnes surprises.
Le nombre d’épisodes permettait d’avoir des actions rythmées et des épisodes tous très équilibrés, qui font avancer l’histoire rapidement.
Par ailleurs, les personnages ont de très belles évolutions tout au long des saisons, et j’ai aimé les retrouver pour découvrir « leurs fins ».
Juliana nous emmène encore plus loin dans les différents mondes, et dans sa quête pour stopper cette dictature. Je la trouve très belle et douce… comme elle peut être totalement le contraire pour protéger et suivre ce à quoi elle croit. Alexa Davalos aura été une belle découverte sur ces 4 saisons.
Pour ma part, un coup de coeur pour Helen alias Clelah Horsdal, qui a un jeu vraiment excellent, toute en finesse et intensité. Une femme qui n’a pas une place facile mais qui sait avoir du caractère et de l’instinct de survie.
De même pour Joel de la Fuente en Inspecteur Kido, qui se voit endosser un personnage très strict tout au long des saisons et qui va finir par se découvrir avec l’intégration de son fils. Il m’a beaucoup surprise, et son jeu est incroyable.
Les images sont toutes aussi belles et impeccables, ce qui permet une immersion des plus totales. Surtout dans un monde réinventé comme celui-ci.
Je suis par contre déçue de la fin de John Smith. Il avait vraiment un personnage intéressant avec une évolution surprenante. On a pu voir tout l’éventail dans son jeu quand Juliana change de monde et qu’on raconte son alter ego en « gentil ». Dès qu’on apprend que son personnage est la clé de voûte concernant le monde, tout s’enchaîne beaucoup trop rapidement, et sa volonté de se suicider ne colle pas avec le personnage…
Et sa mort amène à la fin de la série beaucoup trop rapidement aussi, j’ai trouvé ca dommage, même si la fin générale de la série est satisfaisante.
Pour conclure, cette série a vraiment été une belle surprise, n’étant pas une fan du genre de premier abord, la série a réussi à me captiver grâce à une storyline de qualité, des images sensationnelles, et des acteurs impressionnants.
Je recommande !